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Privation d'emploi

Un constat

Entre 30 et 60 ans, le fait d’accéder ou non à l’emploi constitue l’une des causes principales de l’isolement. « Les chômeurs souffrent plus de la solitude que les personnes âgées ». Tel est le résultat d’une étude menée à Strasbourg à l’initiative de la Société de Saint-Vincent-de-Paul et publiée en 2015.

La perte d’un emploi va bien au-delà de celle d’un salaire : elle provoque anxiété, stress, mal être, sentiment d’être exclu de la société, maladie… Et plus le chômage est long, plus le risque de se couper de toute existence sociale augmente, compliquant ainsi le retour à la vie active. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules.

Contrairement aux États-unis, où l’échec est synonyme d’expérience et d’apprentissage, en France, les entrepreneurs en faillite se sentent incompétents et vivent un traumatisme financier, professionnel et personnel.

Les agriculteurs sont particulièrement touchés par le risque d’isolement social. Tous les 2 jours, un agriculteur tente de se suicider ! Il suffit parfois d'une chute brutale des prix, d'un financement inadapté, d'un problème familial ou de santé… pour que l'agriculteur se trouve très rapidement en rupture avec son environnement. Toutes les études menées par Santé Publique France montrent que le monde agricole détient le triste record de la profession la plus exposée au suicide, avec un taux supérieur de 20 % au reste de la population.

Des solutions

Il existe des parcours d’accompagnement visant à mettre en avant le potentiel individuel de la personne en difficulté : reprendre confiance, prendre conscience de ses propres ressources, s'appuyer sur ce qu'il y a de positif dans l’entourage, valoriser le travail fourni pendant tout le parcours professionnel… Des clés pour se reconstruire petit à petit, de l’intérieur comme de l’extérieur.

Être au chômage depuis longtemps est une réelle souffrance. Les gens se replient sur eux, se sentent coupés de toute existence sociale

 Jean-Luc Houbron
Psychanalyste