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Privation d'emploi

Un constat

La perte d’un emploi va bien au-delà de celle d’un salaire : elle provoque anxiété, stress, mal être, sentiment d’être exclu de la société, maladie… Et plus le chômage est long, plus le risque de se couper de toute existence sociale augmente, compliquant ainsi le retour à la vie active. Les personnes les moins qualifiées, premières victimes du chômage, sont donc les premières touchées : près de 23 % d’entre elles disent se sentir seules.

Contrairement aux États-unis, où l’échec est synonyme d’expérience et d’apprentissage, en France, les entrepreneurs en faillite se sentent incompétents et vivent un traumatisme financier, professionnel et personnel.

Les agriculteurs sont particulièrement touchés par le risque d’isolement social. Tous les 2 jours, un agriculteur tente de se suicider ! Il suffit parfois d'une chute brutale des prix, d'un financement inadapté, d'un problème familial ou de santé… pour que l'agriculteur se trouve très rapidement en rupture avec son environnement. En 2020, les assurés du régime agricole âgés de 15 à 64 ans présentaient un risque de suicide supérieur de 30,9 % à celui des assurés relevant de tous les régimes sociaux. 

Des solutions

Il existe des parcours d’accompagnement visant à mettre en avant le potentiel individuel de la personne en difficulté : reprendre confiance, prendre conscience de ses propres ressources, s'appuyer sur ce qu'il y a de positif dans l’entourage, valoriser le travail fourni pendant tout le parcours professionnel… Des clés pour se reconstruire petit à petit, de l’intérieur comme de l’extérieur.

Un demandeur d'emploi décrit le chômage comme une « vallée de désespoir », une « zone d’invisibilisation majeure », parfois vécue comme « un terrain d’humiliation », où l’on « semble être dans les pattes de la société »

Le Monde, 20 juin 2024
A propos du livre "Santé et travail, paroles de chômeurs"