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Fin de vie / Deuil

Un constat

L’isolement social des personnes en fin de vie est une réalité fréquente. Selon le baromètre de 2021 des Petits Frères des Pauvres, mis à jour en 2024, 2 millions de personnes âgées de 60 ans et plus vivent dans un isolement social marqué, souvent coupées de leur famille, amis, voisins ou associations ; parmi elles, 530 000 personnes sont en situation de « mort sociale », c’est‑à‑dire sans contacts ou presque aucune interaction sociale. 

De nombreuses personnes âgées ou atteintes de maladies graves se retrouvent coupées de leur entourage. Cet isolement peut être encore renforcé par un tabou persistant autour de la mort, qui rend les échanges plus difficiles, voire évités, par l’entourage. Les proches, parfois démunis face à la fin de vie, peuvent aussi prendre de la distance sans le vouloir.

À ce repli social s’ajoute souvent une souffrance psychique importante. L’isolement accentue le sentiment d’abandon, voire la dépression, dans une période où les besoins relationnels sont pourtant fondamentaux. En fin de vie, les personnes expriment fréquemment le besoin d’être reconnues, écoutées, entourées, au-delà des soins médicaux. L’absence de lien peut alors nuire à la qualité de vie et au sentiment de dignité dans les derniers moments.

L’isolement social des personnes endeuillées est également un phénomène silencieux, mais bien réel. Après la perte d’un proche, les personnes en deuil peuvent se retrouver dans une profonde solitude, même lorsqu’elles sont entourées. Le chagrin, l’incompréhension de l’entourage, ou encore la difficulté à exprimer sa douleur peuvent entraîner un repli sur soi. Les relations sociales peuvent alors s’effriter, parfois même avec les proches qui ne savent pas toujours comment accompagner le deuil.

Cet isolement peut être d’autant plus fort si le lien avec le défunt était central (conjoint, enfant…) ou si la personne endeuillée n’a pas un réseau de soutien solide. Il peut conduire à des troubles anxieux, dépressifs, ou à un sentiment persistant de vide et de désespoir. Par ailleurs, quand les enfants et les adolescents choisissent de garder pour eux leur souffrance pour ne pas déstabiliser leur entourage proche, les parents se trouvent démunis : comment vivre leur deuil tout en protégeant leurs enfants de cette épreuve ? Comment trouver l’énergie nécessaire pour conserver leur rôle éducatif ?

 

Des solutions

L'accompagnement en fin de vie joue un rôle crucial dans la lutte contre l'isolement des personnes concernées. D'une part, il offre une présence humaine qui contraste souvent avec la solitude vécue par beaucoup en fin de vie. Cette présence peut fournir un réconfort émotionnel profond, aidant les individus à exprimer leurs émotions et à se sentir entendus dans leurs derniers moments. L'accompagnement permet d'autre part de maintenir le lien social, même lorsque les capacités physiques ou la santé limitent les interactions extérieures. Cela aide à préserver un sentiment de dignité et d'importance personnelle, essentiels pour une fin de vie respectueuse et enrichissante.

Rompre l'isolement lié à un deuil nécessite souvent un accompagnement adapté : groupes de parole, soutien psychologique, présence attentive de l’entourage, ou accompagnement par des associations spécialisées. Le simple fait d’être écouté sans jugement peut aider la personne endeuillée à remettre du sens, à partager son vécu, et à renouer progressivement avec la vie sociale. Des associations travaillent également à la formation du personnel soignant pour qu'il puisse avoir les bons réflexes, attentions, gestes ou paroles, pour accompagner les personnes endeuillées.

Accompagner le deuil, c’est accompagner la vie, c’est réapprendre à vivre.

Fédération JALMALV
(Jusqu'A La Mort Accompagner La Vie)