Territoires exclus
Un constat
Loin du dynamisme économique des villes et des services qu’elles proposent en matière d’accompagnement social, les personnes précaires en milieu rural ont plus de mal à surmonter une situation difficile (perte d’emploi, célibat, divorce, maladie…) du fait de leur isolement.
Le coût élevé des transports limite aussi les possibilités de se déplacer et donc d’entretenir des liens sociaux. Environ une personne isolée sur trois renonce à une activité (souvent une visite à un proche) en raison de problèmes de mobilité (association Entourage).
À cela s’ajoute le phénomène de désertification des milieux ruraux : raréfaction ou disparition des commerces et des lieux de convivialité, recul du nombre de médecins et des services publics (62 % des communes rurales françaises ne disposent d’aucun commerce, contre seulement 25 % en 1980)… Plus de 25 % des habitants ruraux vivent dans une commune sans commerce. Peu mobiles, les personnes âgées en sont les premières victimes, la mobilité est très étroitement dépendante de la conservation d’un réseau social de proches, géographiques, amicaux ou familiaux.
Et en ville, 5,3 millions d'habitants vivent dans les quartiers populaires en France où l’on trouve la majeure partie des grands ensembles d’habitat social. Ils réunissent de nombreuses difficultés : ségrégation sociale, familles nombreuses vivant dans de petits espaces, difficulté d'accès en transports, éloignement des principaux pôles économiques, sociaux-culturels, sentiment d'injustice et de relégation. La situation de ces quartiers s'est dégradée depuis 20 ans, avec une paupérisation de ses habitants, mais également l'apparition de réactions de violence et repli. Les populations sont souvent résignées parce qu'elles souffrent d'isolement et d'un manque de services, et vivent dans un environnement dégradé. Les habitants des QPV connaissent des taux de non-recours équivalents ou supérieurs à la moyenne nationale, parfois aggravés par des difficultés d’accès à l’information, une complexité administrative ou des obstacles numériques. Ce sentiment de déconnexion et la perte de confiance qui l'accompagne conduit certains au repli sur soi et au rejet de ce qui s'apparente aux institutions. (Association Voisins Malins)
Des solutions
Des initiatives solidaires existent pour lutter contre l’isolement rural : camions ambulants, animations, visites à domicile, co-voiturages, voitures sans permis, garages solidaires,... En ville, d'autres solutions existent : développer les liens de proximité, faciliter la vie quotidienne des habitants et s'assurer qu'ils peuvent accéder aux services utiles, aller à la rencontre des habitants, changer le regard de la société sur les quartiers, ...
L’objectif : recréer du lien dans des territoires où l’entraide a naturellement toute sa place.
En zone rurale, les solidarités sont plus fortes mais c’est le manque de services du quotidien et de transports qui renforce l’isolement.